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SARAH K.
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30 janvier 2010

Texte à sa grande sœur Julie, prête à suivre son

Texte à sa grande sœur Julie, prête à suivre son chéri qui avait choisi de s’installer à Paris pour suivre ses études de piano

Julie   (le 14/10/06)

L’artiste vit dans la capitale…

Pour ses projets, c’est capital.

Il a donc fait ses valises :

Son piano et quelques chemises…

L’appartement où vous viviez, brusquement, c’est vidé

Au fur et à mesure des journées, ton cœur aussi c’est évidé

Il partait pour Paris…

Et toi tu restais ici.

Tu ne vivrais plus cet appartement

Subitement, bien trop grand.

Tu as aussi fait tes cartons

Machinalement, loin des passions

Réfugiée chez ta meilleure amie

En attendant une accalmie…

Mais qu’a-t-il fait, Julie, qu’a-t-il fait ?

Toi qui le trouves si parfait

Tu ne comptes plus ton amour : « adieu, mathématiques ! »

Mais sa prose n’est-elle pas très hypothétique ?

Sa tendresse est un leurre

Où es-tu dans son cœur ?

Jolie femme, tu colorais sa vie d’avant

Tu y faisais le rangement

Tu lavais son linge sale

Tu choyais son moral

Tu diffusais un rire d’enfant

Quelque soit l’humeur du moment

Tu as mis du beurre dans les épinards

Pour lui, vraiment, c’est peinard

Et comme il est un peu sans gène

Pourquoi refuser cette aubaine ?

Dis-moi comment t’es-tu construite ?

Est-ce que tu observes ta fuite ?

Captant sa pluie de compliments

Rassurants tes sentiments

De l’amour ? En vois-tu la couleur ?

Cet homme si cher à ton cœur, connais-tu son odeur ?

Ca sent l’artiste opportuniste

Ca sent l’esbroufe et c’est triste…

Il est partit, tu étais belle

C’est tout ce qu’il savait de toi et c’est cruel

Et toi tu sais, et toi tu sens, et toi tu saignes

Et tu te noies et tu t’accroches aux idées vaines

Abreuvée par le flot de ses mots

Attachée à ce fragile radeau…

Esseulée mais battante, tu as ramé

Pour te rapprocher de ton bien-aimé

Il est partit ; pour un week-end tu l’as rejoint

Et dans tes bras tu l’as serré, qu’il était loin !

Il t’a emmené dans tous les brico-marchés

Il ne pensait qu’à s’installer, l’acharné !

Tu lui as dit la grande nouvelle

Entre les cartons et la vaisselle…

Tu quitterais famille, amis, travail

En l’honneur de vos retrouvailles !

Le plaisir ne fut pas partagé

Son opinion fut mitigée

Maintenant, il se concentre sur ses études

« Adapte-toi », comme d’habitude !

Tu sais, sa porte n’est qu’entrouverte

Et c’est ça qui me déconcerte

Cèderas-tu tout ce que tu as

Pour quelqu’un qui ne t’attend pas ?

Tu serais si délicieuse

Si tu pouvais être silencieuse

Dans son appartement, tu ne feras pas le poids face au piano

Et ses notes couvriront tous tes mots…

Si tu es sage, tu auras droit aux embrassades

Et il brassera quelques jérémiades

Julie, ne paye pas le prix de ton rire

Pour un amour dont tu sais qu’il chavire

Ne t’éloigne pas des tiens

Tu pourrais avoir besoin de soutien

Reviens-moi, ma sœur

Il se fout de ta valeur

Tu mérites un homme aussi pur que toi

Ne fais pas le mauvais choix

Mais ton amour est tenace et tu ne m’entends pas

Tu n’écoutes que lui et je ne m’y fais pas

Il te laisse le rejoindre à tes risques et périls

Vois ça comme un honneur et sois un peu docile

Il te berce encore de mots doux

Plus dur en sera le coup :

De toutes ses cigarettes

De toutes ses cendres qu’il jette

De son haleine perfide

De ses lèvres pleines de rides

Il te donnera un dernier baiser

Celui qu’on cède à la mal-aimée

Il te brûlera les ailes

Ne pars pas ma belle !

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