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SARAH K.
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30 janvier 2010

Texte écrit en 2005 à la reprise de ses études

Texte écrit en 2005 à la reprise de ses études après plusieurs mois d’absence pour soins

Rentrée des classes

Rentrée des classes ; ça fait un bail qu’elle m’attendait

Et il faut dire, elle n’a pas bougé d’un trait

Elle est sur sa chaise plantée comme un piquet :

La prof, Mme Raison, qui ne cesse de me regarder

En bonne enseignante, elle commence par l’appel

Elle ne laissera pas passer un absent éventuel

Premier jour, tout le monde est là : pas de drame

Jusqu’à ce qu’on entame le résumé du programme

Monologue d’une grande architecte

Elle a plein de projets sur lesquels elle s’entête

Mme Raison détaille les plans d’une colossale maison

Tandis qu’à la fenêtre la Passion me fait de l’œil, tel Roméo sous mon balcon

Entre les deux mon cœur balance

Partageriez-vous une petite danse ?

Passion et Raison, chacune à une extrémité

Et moi, j’essaie de composer et d’harmoniser

En cette rentrée, c’est la sagesse qui l’emporte

Mais la Passion toquera peut être à la porte ?

Pour l’instant, face à la Raison, au premier rang

Je fais de mon mieux, mais vraiment, c’est pas marrant

Que dire de notre scène, deux bureaux face à face

Plus je te regarde et moins je me sens à ma place

Toi, t’es nette, impec’…une vieille fille proprette

Moi, je ressemble à une touriste…vraiment pas prête

Ca fait longtemps que j’avais quitté cette classe

Celle des moutons, du berger et de nos yeux las

Promotion 2004, j’étais déjà là, que du bonheur !!!!

Beaucoup de math, des calculs pour éviter les erreurs

Me revoilà après un temps entre parenthèse

Comment te dire, y a comme un malaise

Toutes tes rides, toutes tes failles, c’est les mêmes

Et tu t’en fous que je me démène

Franchement tu m’as pas manqué, je m’étais gérée à l’instinct

Mais si je te croise c’est, forcément, qu’il s’éteint…

Dégoûtée, pourquoi il se barre l’autre naze

Mon instinct valait mieux que toi, pauvre occas.

La Raison, largement plébiscité par ses utilisateurs

Ils ont pas tort c’est sûr, mais plus ennuyeux, tu meurs !

En plus, le cours est long et va falloir être patiente

Ici, on ne sort pas pour une envie pressante…

Nous, élèves, élevés à la carotte et au bâton

Derrière notre attention, des rêves pour lesquels nous nous battons

Désarmés, on cherche des résultats pratiques

Sous une pile de chapitres théoriques

La Raison est notre seule maîtresse

Mais même ses réponses sont tenues en laisse

Pour nos propositions et comme seul horizon : un tableau noir

Est-ce vraiment là que l’on écrit son histoire ?

Les premiers seront peut-être les derniers

Ca c’est mon idée, s’ils savaient ils me riraient au nez

Perso, on ne me fera pas marcher au pas

Je me la joue rebelle : mea-culpa

Moi, je m’évade et regarde par la fenêtre

Ce monde qui semble ne pas me reconnaître

Derrière ma vitre, le Monde me trouve un air de poisson rouge

Et lui, c’est l’océan qui bouge, qui bouge…

Mais fini les vacances !

La raison me réveille, c’est pas de chance

Il est temps de noter les devoirs du soir

Et ça n’en fini pas, à mon plus grand désespoir

Sonne l’heure du repas : sauvée par le gong !

Robotique, je suis le mouvement de mes tongs

On est tous lobotomisés carrément saturés

Et on a dix minutes chronométrées pour déjeuner

N’espère pas évacuer la pression

On parle progression en avalant un bout de jambon

Et si c’est fête, tu apprendras au passage

Quelques potins exaltants des filles de notre âge

Pressons le pas, ne soyons pas en retard

Avec la Raison, on évite la bagarre !

Cet aprem’ c’est un cours de gestion

Rien que d’y penser, je frôle l’indigestion

Tous ces chiffres, toutes ces cases, sur des pages et des pages

Madame, comment vous dire : « on parle pas le même langage »

Dans une heure, elle ramasse les copies

Et là vraiment, mon mot d’ordre c’est : « tant pis »

Mon stylo s’est mis à courir sur ma feuille

C’est un athlète qui veut tout décrire en un coup d’œil

Alors bien sûr, je déraisonne et ça fait désordre

D’ailleurs, la Raison semble prête à me mordre

Et sur mon cahier, au milieu de toutes mes idées qui ont filé

Je souris au portrait de la Raison épinglée

Et oui ma grande, fait toi une raison : je n’ai pas fais mes devoirs

En revanche, je te dédis cette petite histoire !

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